Nu

Chaque soir,
Dans les yeux de mille inconnues
Se modèle l'objet
Que je ne veux pas devenir

Ma voix me déshabille plus
Que ces vêtements qui tombent au hasard
Ce que j'expose aux yeux du désespoir
Tranche à nu sur fond noir

Souriant alors que mon âme se vide
Je danse parmi la foule
Voyant comme un Rimbaud
Prisonnier du trop visible

Que ma peau est blanche !
Sous l'éclair de ces lunes qui plafonnent
Tout me pénètre jusqu'aux os
Et je ne peux retenir que mes mots

© Joseph-Hugo Jean-Hugues Bonin, 2000.